La mode, à l’image de la société, s’inscrit dans la culture woke. A travers les défilés sur les podiums, l’industrie légitime les revendications des minorités. Le vêtement se met au défi d’atteindre l’universalisme et le vivre-ensemble.
C’est quoi le wokisme ?
L’origine du mot est un dérivé du verbe américain “to wake”. Il s’agirait de la culture du réveil et de la prise de conscience. Cette expression d’argot afro-américain, remonte aux années 1960. Elle vise à être conscient des injustices sociales subies par des minorités raciales, sexuelles, ou bien religieuses. La Woke Culture reprend du poil de la bête grâce au mouvement Black Lives Matter.
La majorité de la génération Z est éveillée. Elle en a assez des normes corporelles surreprésentées dans les médias. Elle souhaite que les entreprises soient plus authentiques dans leurs engagements. Que ce soit avec leur stratégie marketing ou bien leur Ressources Humaines. Tout le monde doit être représenté.
L’inclusion avant tout
Les corps vivants et bien réels s’affirment face aux corps fictifs et trop parfaits. Nos chairs se libèrent des normes étouffantes construites par une société patriarcale. Cependant, le mouvement body positive est en train de devenir, pour la majorité des marques, un argument marketing. L’industrie de la mode politisent ses produits pour se donner une image “politiquement correcte”. La fabrique à tendances se penche dangereusement vers le “body washing”, tout comme le “green washing”.
L’industrie de la mode a vénéré pendant des décennies les corps minces, voire maigres. Et, encore aujourd’hui. Très vite, les modèles qui ne rentrent pas dans du 34 ou 36, sont catégorisées dans la case de mannequin plus-size. Dès lors, le système devient toxique, car un corps devient plus légitime qu’un autre. La minceur devient synonyme de succès professionnel et d’accomplissement personnel. Se fondre dans la masse devient le prix à payer pour ne pas être scruté et jugé de tous les sens.
Vers l’égalité des chances
Hunter Schafer, une actrice que vous connaissez peut-être sous l’acronyme de Jules dans la série à succès Euphoria en est l’exemple. Bien avant d’être actrice, elle a commencé son ascension fulgurante dans le mannequinat à l’âge de 18 ans. Schafer a notamment défilé pour Miu Miu, Dior, Marc Jacobs, Rick Owens ou encore Helmut Lang. Les mannequins transgenres brouillent les mentalités et poussent au plus loin la question du genre. Les maisons en font leurs nouvelles coqueluches. La tolérance et l’ouverture d’esprit sont au cœur de ces changements.
La politisation de la mode
La mode s’allie aux contextes culturels, sociaux et politiques. Elle est susceptible d’être considérée aussi artistique que politique. Le vêtement acquiert une valeur politique, lorsqu’il se détache du domaine culturel pour devenir un objet de réflexion sociopolitique. La mode woke est la trace d’une union avec un public qui sort l’habit de son cadre esthétique pour l’associer à un cadre politique.
Pour conclure, la mode devient une œuvre politique quand une communauté d’interprétation s’approprie le message délivré par le créateur. Le wokisme recherche une communauté qui construit une interprétation, pour placer le vêtement sur un terrain sociopolitique. L’habit constitue une prise de position des minorités, des communautés LGBTQ+ et des morphologies sous-représentées, dans la sphère de la mode et de la société.
Suivez-nous sur Instagram