Nous sommes bien placé pour savoir que les ventes privées en tous genres ont gagné une ampleur démesurée ces dernières années en France. La machine s’est installée petit à petit pour laisser place à l’unanimité. Mais d’où vient cet énorme succès ? Rappelez-vous il y a vingt ans, lorsqu’Internet n’en était qu’à ses débuts et lorsque nous passions des heures dans les magasins afin de trouver l’article que l’on convoitait tant. Aujourd’hui, en France, il y a une réelle envie de modernité et de facilité dans notre façon de vivre au quotidien : si l’on ne veut pas cuisiner ce soir, il suffit de commander !
Le français veut tout, tout de suite et à bas prix ! Les ventes privées sont alors la solution à ce problème majeur. En effet, ces quinze dernières années, le développement du secteur du e-commerce a été plus qu’impressionnant : avec un chiffre d’affaires de 64,9 milliards d’euros en 2014, une progression de l’activité de 14% en 2015 et une augmentation de 10% en 2016, soit un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros. En 2019 nous avons largement dépassé ces chiffres… Ainsi, les ventes privées proposent un plus large choix de produits contrairement à ce que nous proposent les magasins physiques. Le client va alors percevoir plus facilement ce qu’il achète plutôt qu’en magasin ou sur un catalogue.
Le business model de ces grands noms de la vente en ligne les situe entre le e-commerce et les médias. Contrairement aux boutiques physiques, le secteur des ventes privées (marketplace, drop-shipping…) permet de redonner du pouvoir aux marques car il place en premier lieu l’offre plutôt que la demande. Le succès vient également des prix proposés qui attirent bon nombre de la population sans différence sociale : les prix sont réduits. Pour les marques, la réduction des tarifs est loin d’être un problème car les ils sont rapidement amortis à travers la multiplicité des ventes et des retombées.
Bien sûr cette nouvelle façon d’acheter attise des problèmes notamment liés à la concurrence… Par exemple l’affaire entre Ventes Privées et Showroom Privé (racontée chez Europe 1) qui a fait couler beaucoup d’encre. Une telle avancée dans le quotidien des français a également permis aux particuliers de se faire une place dans le commerce en ligne, notamment avec Vinted, Vestiaire Collective ou bien Vide Dressing. N’importe quelle personne peut revendre les choses dont il n’a plus besoin afin de faire le bonheur de quelqu’un d’autre. Les ventes privées étant d’abord très prisées dans la mode, tous les domaines se sont rapidement développés en passant par l’alimentaire et même le bricolage et l’aménagement : Brico Privé est en pleine ascension car c’est un secteur qui était peu investi sur Internet. Il faut savoir que 8 français sur 10 bricolent, de ce fait, il y a beaucoup d’innovation et les marques ont besoin de trouver des supports autres que la distribution. Il est indéniable qu’Internet fait désormais partie de notre quotidien !
Certes, les e-commerces possèdent des avantages incontestables, mais cet engouement pour le web se fait-il au détriment des commerces traditionnels ? Est-ce qu’une cohabitation entre ces deux secteurs est-elle possible aujourd’hui ? L’état de New York est la preuve que les commerces traditionnels ne font pas le poids face au e-commerce bien que les concepts tels que Val d’Europe, Marque Avenue et d’autres proposent les mêmes avantages que la vente en ligne, avec cinq établissements sur douze ayant fermé leurs portes ces trois dernières années et cela ne fait qu’augmenter. La France, pourtant plus traditionnelle et attachée à ses petites habitudes reproduit le même schéma. Va-t’on vers un réel problème ? Il faut penser à certaines personnes âgées qui ne se sont jamais intéressées à la toile, voire ne possèdent pas d’ordinateur à la maison. Bien que l’on soit en 2019, il n’est pas encore naturel pour tout le monde d’être équipé en technologie. Vu sous cet angle, il n’est pas surprenant de voir les générations plus anciennes s’effrayer du développement des e-commerces.
Être français c’est aussi des valeurs, de l’échange, on aime aller chez le petit commerçant du coin pour faire nos courses aussi, serai-ce la fin ? Il faut aussi se poser la question des périodes de soldes pendant lesquelles les magasins perdent du terrain depuis l’engouement des ventes en ligne. 73% des Français avaient l’intention de participer aux soldes d’été 2017 quand on les a interrogé le 20 juin 2017. En 2019 les chiffres n’ont pas cessés de baisser… Il faudra se faire à l’idée que l’avenir se fera bel et bien en ligne… ou pas !
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