A l’heure où le Street Art gagne ses lettres de noblesse grâce au développement des réseaux sociaux et à l’intérêt croissant de l’Art Institutionnel pour ce courant émergent, Ernest Pignon-Ernest est de plus en plus considéré comme l’un des pères fondateurs de la discipline, alliant perfection du dessin et une démarche toujours engagée et militante.
Réalisant ses premiers collages dès 1971, l’artiste s’est illustré à plusieurs reprises à Grenoble par des interventions restées dans la mémoire collective, et dont certains éléments se retrouvent dans la fresque que Spacejunk Grenoble souhaite restaurer. Seule cette fresque réalisée en 1979 à la Bourse du Travail de Grenoble atteste encore de sa venue dans la capitale des Alpes. C’est la plus ancienne des deux dernières fresques de l’artiste encore visibles aujourd’hui, l’autre ayant été réalisée à Belfort en 1986 et restaurée en 2012. Cette œuvre gigantesque de 5 mètres de haut par 14 de large, réalisée à la main et rehaussée par un procédé de sérigraphie à la verticale pour les lettrages, traite d’un sujet encore et toujours d’actualité : les conditions de travail et les risques liés à celles-ci.
Par la juxtaposition de ses sérigraphies à taille humaine et la reproduction d’affiches politiques et syndicales, l’artiste invite par son intervention à réfléchir sur la place du travail dans notre société, sur ses bienfaits et ses dangers. De nos jours, l’enduit portant la fresque de l’artiste se désagrège de jour en jour, mettant en péril la postérité de cette pièce qui fait véritablement partie du patrimoine historique de la ville. Dans le cadre du Grenoble Street Art Fest, le centre d’art Spacejunk Grenoble s’est donné pour mission de ramener à la vie cette œuvre mythique.
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