Quand il n’est pas devant son écran, il écrit. Il rappe l’amour, les sentiments qui font et défont les Hommes. Suzuya envahit le coeur et les tripes de ceux qui l’écoutent.
Un visage de femme, un crâne qui semble lui dévorer le cou, au coeur d’une étoffe rouge. C’est la sublime et macabre pochette de son nouvel album qui sortira en décembre chez E47, “Là où les Coeurs se Pendent”. Elle a été conçue par Takato Yamamoto, peintre japonais culte, dépositaire de l’esthétique Heisei et adepte de l’éro-gore. Le disque de Suzuya raconte donc l’amour et ses dérives, le toxique et l’intense, le beau et le moche, l’éternel et l’éphémère.
Oui, Suzuya a cette fascination pour le Japon. Si elle lui vient des animes et de la virtualité ludique, il a ensuite voulu approfondir, creuser la réalité nippone. Direction le pays du soleil-levant. Il y découvre toute une culture, des légendes, la gastronomie, il apprend à aimer son cinéma. Ce voyage, il fallait en faire quelque chose. Ce sera donc “Là où les Coeurs se Pendent”.
L’intro du disque a été composée par Akira Yamaoka, autre artiste japonais incontournable, compositeur de nombreuses musiques pour les jeux vidéo, dont Silent Hill, l’un des jeux préférés de Suzuya. Sahé Cibot, une Franco-japonaise spécialiste du Japon, a mis en relation Suzuya avec des beatmakers, chanteuses et producteurs japonais. Tout au long de ces 12 titres, le Japon est un fantôme qui traverse la musique de Suzuya.
Il veut perturber, déstabiliser, emmener l’auditeur vers des contrées où les sentiments dévoilent toute leur complexité. L’art du contraste. Suzuya évoque les Yandéré, ces personnages qui, derrière une apparence de douceur, peuvent se révéler dangereusement obsessionnels. On retrouve sur le titre “Ouvre les Yeux” un feat de la rappeuse japonaise Edward, 20 ans, phénomène de l’autre côté de la planète, adepte d’une trap underground et sans concession. Sur “Voleuse d’âmes”, Suzuya pleure, hurle, menace, accompagné par la voix d’Hikari, la chanteuse cosplayeuse japonaise, accentuant encore cette impression de songe. Une chose est sûre : ses chansons marquent les esprits. Elles vibrent. Magnitude 10 sur l’échelle des coeurs blessés mais furieusement vivants.
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