Poupie est une pile électrique. Cela se ressent dans sa façon d’être, et dans sa musique.
La chanteuse a sorti son premier EP, intitulé Poupie, qui a dévoilé toute l’énergie et la singularité d’une artiste en construction permanente. Sur les six titres qui composent ce projet, elle explore ses idées trap, reggae et pop dans un délire dont elle seule pouvait être l’auteure. Et qui dit construction dit naturel qui revient sans cesse au galop. Il y a toujours un mot, une expression qui nous rappelle qui on écoute. Au détour d’une phrase ou d’un couplet, Poupie est constamment là, ne copiant personne.
Son parcours est encore neuf, mais Poupie a toujours baigné dans la musique et dans l’écriture. D’abord en anglais, puis en espagnol. Ça n’est que récemment qu’elle s’est essayée au français. Un déclic: « C’est une langue si proche de moi qu’elle m’a autorisée à aller chercher plus loin dans ma personnalité, à dévoiler plus de choses.» Durant son enfance, elle a vécu dans dix-huit villes différentes, puis passé plusieurs années à l’étranger. C’est peut-être de là que Poupie tient cette capacité à ne pas se laisser enfermer ni dans des cases ni dans des termes, cette envie de passer des sonorités jamaïcaines à la variété, des inspirations rap aux envolées vocales audacieuses.
Trop souvent, on demande aux musiciens de rester homogènes dans leurs projets, de chercher la cohérence à tout prix. Mais pourquoi s’arracher les cheveux quand l’évidence est sous nos yeux ? La cohérence, c’est Poupie elle-même, sa voix si reconnaissable et cette vie qu’elle raconte. Son excentricité apparente cache en fait une personnalité terre-à-terre, qui sait précisément où elle veut aller musicalement. Ceux qui ont travaillé avec elle le savent très bien. High P, Le Side, Todiefor… Pour réaliser cet EP, elle s’est entourée de producteurs ancrés dans leur époque, reconnus pour être de ceux qui façonnent les sonorités actuelles.
Poupie marque les esprits telle qu’elle est. Pas besoin de mentir ou d’en faire trop. Musicienne également, pouvant alterner sans sourciller une production plus urbaine avec un morceau où elle s’accompagne au piano ou à la guitare, elle a un nombre de cordes déroutant à son arc. Tant mieux. Son nouveau projet “FEU” est la preuve que si l’intuition et le talent sont là, tout le reste est secondaire.
Credits photos: Luna Harst, Poupie
Suivez-nous sur Instagram