On connait tous la cagoule noire du rap français, Kalash Criminel, originaire de Sevran, ville qui a déjà vu naître de grands talents et dans le passé membre du groupe Hall 14. Il revient cet automne avec son premier album tant attendu « La Fosse aux Lions ». Pour l’occasion, nous nous sommes entretenus avec lui afin de mieux comprendre la personne qui se cache derrière les punchlines qui restent encrées dans nos têtes.
KM: Qui est vraiment Kalash Criminel ?
KC: Kalash Criminel, rappeur, originaire de Sevran Beaudottes, du groupe Hall 14 au début, Congolais/Zaïrois, Producteur chez Sale Sonorité Records. J’ai sorti mon premier projet R.A.S. le 28 octobre 2016, c’était un Ep et Oyoki le 19 mai 2017. Et là, j’ai sorti mon troisième album « La Fosse aux Lions », disponible depuis le 23 novembre.
KM: Peux-tu nous parler de tes débuts depuis Hall 14 et ce que tu en garde comme expérience ?
KC: Oui franchement j’aimais beaucoup l’ambiance à l’ancienne car dans le groupe tout le monde était là, y ramenait du sien, c’était le quartier, pleins de souvenirs… Je me souviens quand on partait au studio on était trente. Mais j’ai commencé le rap au collège et plus sérieusement en 2013 avec le premier clip avec Hall 14, « 3Frap 1», ensuite « 3Frap 2 », très vite il y a eu Skyrock. Et après je sors «10 12 14 Bureau » ça marche de fou, je fais le clip et après je fais « Sauvagerie #1 » et « Sauvagerie #2 » c’est ça qui pète tout. J’enchaîne trois feats avec Fianso, « 93 Empire », « Arrêt du coeur » avec Kaaris, ça marche super bien, du coup je reviens en septembre avec « Sale Sonorité », ça marche beaucoup aussi alors après tout s’enchaîne, R.A.S. sort Oyoki…
KM: Tu as donc créé ton propre label « Sale Sonorité Records » tu souhaites donner un nouveau souffle au rap Français ?
KC: C’est plus dans le sens où je voulais être indépendant, décider de moi-même, faire comme bon me semble. Je compte développer d’autres rappeurs bien-sûr mais pour l’instant c’est pas le premier objectif. Déjà me développer moi et après donner des coups de main avec plaisir.
KM: Après R.A.S. et Oyoki, tu sors enfin ton premier album « La Fosse aux Lions ». Quelles sont tes espérances ?
KC: J’en ai pas forcément mais j’espère que ça va marcher parce que j’ai vraiment tout mis dedans et j’ai que des bons retours c’est un truc de fou. Cet album est tellement large qu’on ne fait pas que des médias rap, hier on a fait AFP, ce matin on fait Le Monde, Le Parisien, 20 Minutes, il y a des télés qui nous contactent parce qu’on a fait une écoute où il y avait plein de médias. L’album a touché pas mal de gens et j’espère juste que les gens vont l’écouter c’est vraiment un truc fort. Après si ça marche et qu’on fait un gros chiffre je suis super content mais juste l’écouter ça nous ferait super plaisir, c’est un album à écouter du début à la fin.
KM: Peux-tu nous raconter l’histoire qui se cache derrière ton clip “Cougar Gang” dans lequel tu te place en temps que chef d’état ?
KC: Alors à la base Cougar Gang c’était une phrase que j’avais dit dans un freestyle à Booska-p « J’baise des mères comme Macron » pas mal de gens l’ont reprise ! Après j’ai tweeté cette phrase un dimanche comme ça et le lendemain mon père m’appelle alors qu’il était au Congo et me dit « Eh c’est vrai que t’as traité Macron ? », je lui demande comment il est au courant et il me dit que tout le monde en parle alors je me dis pourquoi pas en faire un morceau ! Mais de base c’était vraiment dans un délire, j’arrive au studio et je dis à mon bookmaker « Viens on fait un son je vais l’appeler Cougar Gang » et il me regarde en mode bizarre après je lui dit le refrain, il fait la prod sur place, je pose le son et du coup on le fait écouter à tout le monde. Après Universal écoute le morceau et décide de le cliper et le son devait même pas sortir ils voulaient le retirer de l’album mais j’ai forcé pour qu’il sorte. Les médias ont profité de ça, j’ai vu des médias turcs, bulgares, grecs, de partout ça parlait que de ça, ça a fait un buzz énorme. Le clip a été réalisé par Sam Ruben on l’a tourné au Crillon et à Lapérouse.
KM: Tu évolues dans un domaine que beaucoup critiquent et jugent, comment réagis-tu face aux attaques ?
KC: Moi je ne calcule même pas les attaques, ça ne me touche pas, je regarde vite fait sur Instagram ou Tweeter mais de base je lis jamais les commentaires. En fait j’ai vécu tellement de trucs forts dans ma vraie vie que le commentaire d’un mec ça ne va rien me faire. C’est plus violent quand quelqu’un de ta famille te dénigre et te dis quelque chose de mauvais quand t’es jeune c’est là que ça peut te toucher alors quand t’as vécu ça étant jeune ça te forge. Alors le commentaire d’un mec qui critique ça ne me fait ni chaud ni froid.
KM: En 2016 tu es en featuring avec Kaaris sur « Arrêt du Coeur » qui comptabilise aujourd’hui plus de 40 millions de vues sur YouTube, quel souvenir tu en gardes ?
KC: Que des bons souvenirs, le truc c’est que j’ai sorti « 93 Empire » une semaine avant « Arrêt du coeur » et en une semaine j’avais fait deux gros feats du rap français qui ont marqué les esprits et ça m’a mis beaucoup en avant mais je retiens que des bons souvenirs, le clip, au studio… « Arrêt du coeur » pour moi c’est l’apothéose, c’est un classique.
KM: Quelles sont tes inspirations musicales ?
KC: J’aime trop la musique en fait, je suis un vrai passionné de rap, depuis petit j’écoute que ça, je compte encore sortir des albums mais je me vois vraiment être producteur c’est-à-dire trouver un jeune rappeur, l’aider à sortir un projet, le produire, mettre tous les moyens pour qu’il pète, moi c’est ça mon objectif. Tout niquer dans le rap et après être producteur. Je ne suis pas encore Producteur officiel mais j’ai pas mal de rappeurs dans mon entourage que j’aide un peu en ce moment.
KM: Quelle est la prochaine étape de ta carrière ?
KC: La prochaine étape c’est album, tournée, deuxième album on est déjà dessus, refaire une tournée et ensuite on verra ! En tout cas bien manger c’est l’essentiel.
KM: Un dernier mot ?
KC: Si t’es bon, crois en toi et ne lâche rien ! C’est le plus important. Il y a des moments où c’est super dur, où tu te dis qu’il faut que j’arrête, ça ne marche pas, ça payera. Tout le monde disait que j’avais du talent mais je ne travaillais pas et depuis je fais que ça, tous les jours je suis au studio.
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Propos recueillis par Angela Anz, rédigé par Lola Poisson
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