Hervé Loevenbruck et Alexandra Schillinger, respectivement fondateur et directrice de la galerie Loevenbruck, et Charles Geoffrion, gérant du fonds Marcel Storr, en collaboration avec la famille Kempf, propriétaire de l’œuvre, annoncent la représentation internationale du fonds Marcel Storr.
Le premier projet réalisé conjointement avec le fonds Marcel Storr sera une exposition monographique de l’artiste à la galerie Loevenbruck au printemps de 2021.
Marcel Storr naît en 1911 à Paris. Abandonné par sa mère à l’âge de trois ans, il passe son adolescence entre familles d’accueil et sanatoriums, souffrant de surdité et subissant des sévices physiques et psychologiques. Passé sa majorité, Storr effectue divers métiers tout en commençant à dessiner dans le plus grand secret.
Sans éducation artistique, Storr a créé en plus de quarante ans un ensemble hors du commun d’une soixantaine de dessins d’architectures imaginaires, sur de grandes feuilles de papier à dessin, aux détails scrupuleux, aux couleurs chatoyantes et aux proportions immenses. En 1971, Liliane Kempf, présidente d’une association de parents d’élèves, découvre les dessins de Marcel Storr.
Storr noue alors des liens avec le couple Kempf, qui prennent la forme d’une aide matérielle et morale. Le couple Kempf exécute la volonté de l’artiste après sa mort, en assurant d’abord la conservation de son œuvre, puis sa diffusion, et ce, depuis près de quarante ans.
Sa production fait se succéder deux temps forts : un premier consacré aux édifices religieux, tous représentés frontalement avec des façades plates telles des décors de carton-pâte; un second dédié aux mégalopoles, cités futuristes, architectures gigantesques et utopiques, fruit de sa fascination pour les tours, notamment celles qui surgissent au moment de la construction du quartier de La Défense, à Paris, quartier d’affaires que l’artiste voit sortir de terre de ses propres yeux, tous les jours durant des années, alors qu’il travaille sur les pelouses de Bagatelle, au bois de Boulogne.
« On ne sait de quoi s’étonner le plus, de l’exécution parfaitement maîtrisée d’un dessin dont les complexités perspectives sont résolues avec une confondante adresse ou des harmonies chromatiques qui appelleraient des comparaisons avec Monet et Bonnard. Marcel Storr est un grand peintre, en effet. Des notions du genre “art brut” ou “art des fous” avouent leur indigence devant de tels travaux » (Philippe Dagen).
La découverte du travail de Marcel Storr par Liliane et Bertrand Kempf a permis de révéler un artiste emblématique de l’art brut. Storr n’a jamais accepté que ses tableaux soient montrés de son vivant. Son besoin de créer était de l’ordre de l’obsession. Il reprenait son ouvrage chaque soir après sa journée de travail, avant de dissimuler ses dessins sous la toile cirée de la cuisine de la loge. Marcel Storr s’est considéré sa vie durant comme un génie absolu, envisageant sa postérité comme un succès.
Après l’exposition rétrospective « Marcel Storr : bâtisseur visionnaire », en 2012 au pavillon carré de Baudoin, à Paris, vue par plus de vingt mille visiteurs, l’œuvre de Marcel Storr a été montré à plusieurs occasions dans de prestigieuses institutions internationales.
Ses œuvres figurent dans des collections importantes, celles de James Brett (The Museum of Everything), de Bruno Decharme (abcd art brut) ou d’Antoine de Galbert.
La première exposition de Marcel Storr à la galerie Loevenbruck sera l’occasion de dévoiler au public cet œuvre puissant et singulier.
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