La culture noire tient un rôle majeur dans l’industrie de la mode. Aujourd’hui, l’impact des grands mouvements de contestation et des genres musicaux des noirs, est minimisé.
Les répercussions de la Harlem renaissance
La Renaissance de Harlem est un mouvement de renouveau dans la culture afro-américaine, dans l’Entre-deux-guerres. Elle s’étend à partir des années 1920, jusqu’aux années 1930. Son berceau se trouve dans le quartier de Harlem, à New York. Le mouvement de la Renaissance de Harlem cherche à émanciper les Noirs américains. Harlem devient le lieu de rendez-vous des élites afro-américaines, qui accède à cette époque au rang de ville mondiale de la culture.
Au début du XXème siècle, le courant du jazz connaît un grand engouement et attire de grands musiciens tels que Louis Armstrong, Billie Holiday ou Duke Ellington. Ces jazzmen noirs vont populariser le “zoot suit” dans les années 1930. C’est un costume très large porté par Malcom X, à l’époque, et qu’on retrouve maintenant sous forme de costumes oversize. Chaque maison de mode revisite le costume à sa façon : Louis Vuitton, Tom Ford, Giorgo Armani, etc.
Le mouvement Black Panther
Le mouvement de contestation sociale et de droit civique, Black Panther, a son importance. Apparu dans les années 1960, sa tenue emblématique se caractérise par un uniforme noir porté par l’armée Black Panther. Ses membres sont vêtus de noir de A à Z : le beret noir, le blouson en cuir noir, les lunettes de soleil noires, etc. La tenue emblématique fait la une de tous les médias américains en 1966.
Le mouvement Black Panther inspirera sept ans plus tard le mouvement Punk Rock, né dans les années 1970. Ce nouveau courant musical s’écarte de la musique sentimentale, grâce aux Ramones et les Sex Pistols. Ces icônes du style punk puisent leur inspiration dans le look all-black en cuir des Black Panther. Ils méprisent les conventions capitalistes et ils tiennent pour architecte du mouvement, la créatrice britannique, Vivienne Westwood.
Comment la musique Hip Hop a-t-elle influencé le Streetwear ?
La culture Hip-Hop, très populaire dans les années 80-90, va imposer la silhouette streetwear. La mode Old School se compose de baggies, de t-shirts oversize, de bobs, de chaînes d’or, etc. Ce style était associé à l’âge d’or du hip-hop. On retrouve une culture du flex, de contestation sociale et le capitalisme est mis en avant.
L’explosion de la logomania
La culture Hip-Hop s’accompagne d’une course aux logos. Plus tu portes de logo, plus tu t’élèves socialement et à travers ton style vestimentaire. Dans l’identité streetwear, le logo doit bien être visible. Cette frénésie des logos va inspirer le créateur noir, Dapper Dan. Un designer connu pour faire des grosses pièces totalement monogrammées, mais en faux.
Les marques streetwear Black owned émergent avec P Diddy. Il devient le premier afro-américain à remporter en 2004, le cfda du meilleur designer de mode, dans le prêt-à-porter masculin. Sa marque Sean John va connaître un succès mondial grâce au survêtement total velours. Il va pénétrer la sphère du luxe et permettre la liaison entre le rap et le luxe.
Le duo Kanye West et Virgil Abloh
Dans les années 2000, de plus en plus de rappeurs infusent le milieu de la mode. Kanye West et Virgil Abloh veulent imposer la culture streetwear dans le monde. Kanye West change les codes du rap, en proposant un look prep-hop très nerd avec des chemises, des vestes et des gilets d’étudiants. Il se démarque musicalement et stylistiquement. En 2009, Kanye West lance sa première grosse collaboration de sneakers avec Louis Vuitton.
Virgil Abloh devient l’assistant artistique de Kanye West. Suite à la fashion week 2009, ce couple d’amis réalise un stage chez la marque italienne Fendi. Par la suite, Virgil Abloh lance sa marque Off-White en 2013, qui se spécialise dans le streetwear de luxe. Le streetwear devient vraiment une identité générationnelle.
Puis en 2015, Kanye West crée sa marque Yeezy. Il impose une silhouette très moulante et aux couleurs nude. Ce nouvel esthétisme chez la femme sera popularisé par sa femme Kim kardashian. Il va faire des sneakers un véritable objet de luxe. Il déclenche même une yeezy mania, dans laquelle tout le monde voulait s’acheter une paire de Yeezy, car elles étaient en édition limitée. L’industrie du luxe s’inspirera totalement du mouvement streetwear. Dans les défilés les marques comme Balenciaga proposent les Triple S, ou encore, Valentino Garavani sortent les baskets blanches Open Rockstud.
Le tissu Wax à l’honneur dans les podiums
Le tissu originaire de l’Afrique de l’Ouest est en vogue en ce moment. Les créateurs introduisent le wax, dans les défilés de mode, pour donner un nouveau souffle à la mode occidentale.
Cependant, les créateurs peuvent vite tomber dans l’appropriation culturelle quand ils dépassent la simple inspiration et s’imprègne totalement d’un tissu artisanal africain. Parmi les nombreux exemples, Stella Mc Cartney avait provoqué la colère du public après son défilé printemps-été 2018. De même, on peut voir des célébrités comme Beyoncé portant fièrement le tissu wax comme un objet identitaire et d’appartenance à la communauté africaine.
Pour finir, malgré les moqueries et les préjugés de la culture noire. Les mouvements Black Panther et la culture Hip-Hop ont ouvert la voie aux futures collaborations entre les rappeurs et les marques de luxe.
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