Il enserre la taille, structure la silhouette et ne laisse personne indifférent. Le corset, longtemps associé à la contrainte, revient aujourd’hui dans les collections mode… avec un discours bien différent.
Icône vestimentaire du passé, le corset s’invite à nouveau sur les podiums et dans les dressings contemporains. Il ne s’agit plus seulement de cintrer le corps à l’extrême, mais de jouer avec les codes, de réinterpréter les silhouettes, d’affirmer une posture mode, voire féministe.
Les créatrices et créateurs revisitent cet accessoire historique à la lumière des revendications modernes : confort, inclusion, et autodétermination.
Une pièce mode à la symbolique forte
Le corset traverse les siècles comme une pièce emblématique de la féminité et de la domination des normes corporelles. Au 19e siècle, il symbolisait la soumission à une silhouette idéalisée. Aujourd’hui, il devient un objet de réappropriation.
En jouant avec ses codes (laçage, baleines, structure rigide), les designers comme Vivienne Westwood ou Jean Paul Gaultier ont contribué à sa réinvention.
Sur TikTok ou Instagram, on le porte sur une chemise oversized, avec un jean taille haute ou même sur une robe fluide. Il devient déclaration esthétique, affirmation de style, voire provocation assumée.
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Mode ou inconfort ?
Si le corset fascine, il continue aussi de diviser. Car même revisité, il interroge : pourquoi continuer à modeler notre corps selon une forme spécifique ?
Certains modèles modernes misent sur des matières souples, des élastiques gainants, des versions sans armature pour concilier structure et confort. Mais pour d’autres, le corset reste une pièce inconfortable qui peut entraver la respiration ou causer des tensions musculaires s’il est porté trop longtemps.
La question du rapport au corps, au regard extérieur et à la performance esthétique reste donc centrale.
Empowerment ou illusion ?
Le corset nouvelle génération revendique parfois un empowerment corporel : on choisit de le porter pour se sentir puissante, sculptée, en contrôle. Mais cette idée peut aussi cacher une injonction déguisée : celle d’un corps maîtrisé, lissé, performant.
Le débat est ouvert, à savoir porter un corset peut-il vraiment être un acte de libération ou est-ce simplement un outil de séduction redessiné pour notre époque ? La réponse se trouve peut-être dans l’intention. Lorsqu’il est choisi, non subi, intégré à une démarche créative ou identitaire, le corset devient un terrain d’expression. Autrement, il risque de devenir une nouvelle prison stylée.
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