Post-it sur le frigo, to-do list dans la tête, ménage à faire, rendez-vous à ne pas oublier… La charge mentale s’est installée comme une invitée invisible dans nos quotidiens. Mais comment la reconnaître et surtout comment s’en libérer ?
La notion de charge mentale est entrée dans le vocabulaire courant ces dernières années, notamment à travers les réseaux sociaux et les témoignages de femmes épuisées. Car oui, si tout le monde peut en souffrir, ce sont majoritairement les femmes qui en sont victimes. Jongler entre les rôles de compagne, de mère, de salariée, de fille attentionnée et de femme indépendante peut vite virer au surmenage silencieux. Et si le premier pas vers le mieux-être, c’était de reconnaître qu’on ne peut pas et qu’on ne doit pas tout porter ?
La charge mentale, c’est quoi exactement ?
Conceptualisée en France par la sociologue Monique Haicault dans les années 1980, puis popularisée plus récemment par la BD de Emma (“Fallait demander”), la charge mentale désigne le travail invisible de planification, d’organisation et d’anticipation du quotidien.
Ce n’est pas faire, mais penser à faire : savoir qu’il manque du dentifrice, anticiper le planning des enfants, organiser un dîner entre amis, prendre rendez-vous chez le dentiste, le tout en gérant une réunion au travail. Un multitasking constant, souvent non reconnu, mais usant psychologiquement.
Pourquoi touche-t-elle surtout les femmes ?
Les causes sont à la fois sociales, culturelles et psychologiques. Dans la plupart des foyers, malgré une certaine évolution des mentalités, les femmes continuent d’endosser le rôle de « cheffe d’orchestre domestique ». Même lorsqu’il y a une répartition des tâches, elles restent majoritairement celles qui doivent penser à tout et rappeler aux autres ce qu’il faut faire.
Cette charge est d’autant plus lourde qu’elle est intériorisée. On ne la remet pas en question, on l’intègre comme « normale ». Sauf qu’elle épuise. Et empêche souvent de penser à soi, de s’autoriser du temps de qualité ou du repos véritable.
Quels sont les signes d’alerte ?
La charge mentale ne se voit pas, mais ses effets sont bien réels : fatigue chronique, irritabilité, perte de concentration, sensation de saturation, troubles du sommeil, baisse de motivation, voire burn-out parental ou professionnel.
Il n’est pas rare non plus que cette pression permanente mène à une culpabilité dès qu’on ralentit. Un cercle vicieux dans lequel la valeur personnelle semble directement liée à l’utilité et à la productivité. À force de vouloir tout bien faire, on finit par ne plus savourer grand-chose.
Comment alléger cette charge mentale ?
Première étape : prendre conscience de son existence. Nommer la charge mentale, c’est déjà la légitimer et refuser de l’endosser seule. Ensuite, il s’agit d’apprendre à déléguer vraiment, et non simplement « demander de l’aide ». Car déléguer, ce n’est pas faire faire : c’est ne plus avoir à penser pour l’autre.
Adopter des outils simples peut également aider : emploi du temps partagé, liste commune, rituels de planification hebdomadaire à deux… Mais au-delà de l’organisation, c’est surtout le lâcher-prise mental qu’il faut cultiver. Tout ne sera pas parfait et c’est tant mieux.
Enfin, se reconnecter à ses propres besoins, s’accorder du temps pour soi, réapprendre à dire non, sont des clés essentielles pour recharger ses batteries et ainsi redessiner un quotidien plus équilibré.
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