Les jeunes générations semblent avoir une plus grande ouverture sur la diversité et demander plus de transparence et d’inclusivité. Cependant, plusieurs spécialistes alertent face au retour de la tendance de l’Heroin Chic.
Le mouvement Heroin Chic
Le terme heroin chic est associé au destin tragique de la mannequin Gia Carangi. L’américaine de 26 ans tombe dans la spirale infernale de l’héroïne. Elle meurt à la suite du sida, en 1986. Nous sommes dans les années 2000 et l’industrie de la mode tombe dans l’apologie de la drogue, de la minceur et des troubles alimentaires.
Nous assistons à une explosion sur les podiums des mannequins aux looks androgynes, aux yeux cernés, à la peau pâle et aux silhouettes squelettiques. Le culte de la maigreur domine. L’héroine commence à se populariser dans les milieux artistiques et certains photographes veulent captiver l’esthétique de “femme droguée”.
Les jeunes femmes de l’époque atteintes de troubles du comportement alimentaire se multiplient pour ériger la tendance Heroin Chic et ressembler à leur mannequin préféré.
Le retour du culte de la minceur
Cette célébration de la maigreur s’installe dans les médias et sur Internet. Les groupes pro-ana du Tumblr de 2014, reviennent en force et encouragent les TCA. Kim Kardashian partage ses régimes drastiques pour rentrer dans une robe de Marilyn Monroe, avoue avoir retiré son Brazilian Butt Fit et arbore une silhouette très amincie. Après avoir été le modèle des mouvements “Bootylicious”, la reine de la télé-réalité prend le parti de l’Heroin Chic.
L’ère du bootylicious
Des personnalités fortes, comme la chanteuse afro-américaine Lizzo ou la chanteuse française Yseult, sont transparentes dans leur lutte face au culte de la minceur. Elles prennent la parole et ne comptent pas lâcher leurs valeurs et leurs revendications. Depuis des siècles, la femme doit plier son corps aux tendances et aux standards de beauté de son époque.
La popularisation du body-positivisme a permis de célébrer des anomalies et imperfections en synonymes de beauté nouvelle. Le phénomène de société s’infiltre chez les communicants qui en font un réel argument marketing. Par exemple, la marque Diesel a sorti une campagne “Go With The Flaw” qui met en scène un casting de modèles décomplexés. Le directeur artistique souligne « Être unique est tellement plus beau que d’être parfait ».
La standardisation des tailles a rejeté pendant longtemps une majorité de la population. Les femmes aux formes et aux silhouettes grosses se sont vues refuser l’accès à des vêtements à leur taille. Le défi des prochaines décennies serait d’arrêter de réduire le corps des femmes aux tendances éphémères lancées par l’industrie de la mode.
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